Ella Balaert – compte rendu d’atelier d’écriture de nouvelles (thème de la Pacific 231)
J’ai aimé ce moment, lors de la première rencontre, où nous nous sommes promenés, avec les enfants, et un photographe, Olivier Aubry, dans leur ville (Sotteville, près de Rouen). On a des calepins, des stylos, des appareils photos. On collecte des images, on fait provision de mots. On partage la même promenade, mais avec des outils et des sensibilités différentes, alors on voit les mêmes choses mais on ne remarque pas les mêmes détails. On est sur le terrain des enfants – terrain de jeu, de vie. Je les laisse me guider.
Les séances suivantes ont été consacrées à l’élaboration de récits. Et là, c’est moi qui les guide, qui les amène progressivement sur mon terrain, celui des mots. Celui de la mise en forme et en histoires des « impressions vécues » lors de la première séance. A charge pour moi de proposer un lien, un lieu qui soit commun, un thème fédérateur, quelque chose qui unisse tous ces textes.
Ce fut la Pacific 231, mythique locomotive à vapeur dont nous avons visité le vieil atelier délabré. Les enfants ont fait des recherches, interrogé des témoins, fouillé des archives, invité dans la classe le président du club de sauvegarde de la Pacific. Et composé des récits réalistes, policiers, fantastiques, au gré des humeurs et des personnalités. Certains ont rêvé, d’autres ont eu une approche plus technique : il y avait souvent des cheminots dans ces familles-là et ce fut l’occasion pour un fils, un petit-fils, d’interroger un adulte sur « sa » vie du rail.
Aux dernières nouvelles, il était même question qu’en récompense de leur travail, les enfants fassent un petit voyage, dans la Pacific restaurée et rendue à ses rails!