Ella Balaert, Les voiles de la Liberté, présentation
Les voiles de la Liberté
Editeur: Gulf Stream, 2009
Collection: L’histoire comme un roman
158 pages
ISBN : 978-2354880316
Résumé :
1777. Près de Bordeaux, Jean se trouve embarqué, malgré lui, sur La Victoire, un navire en partance vers l’Amérique. A son bord, et sous un nom d’emprunt, le Marquis de La Fayette s’en va proposer son aide aux Américains contre les Anglais. A ses côtés, Jean est amené à participer à la guerre d’Indépendance des Etats Unis.
Il découvre l’Amérique, les tribus indiennes, les étendues sauvages, les grands voyages (notamment à bord de la légendaire frégate L’Hermione), les horreurs de la guerre, mais aussi l’amitié, l’amour, le sens de l’égalité entre les hommes et conquiert ainsi sa propre Liberté.
Presse et accueil du livre:
« Voici un excellent roman pour la jeunesse comme on voudrait en lire plus souvent. D’une plume élégante et délicate, Ella Balaert rapporte un passage de l’histoire des Etats-Unis. Mêlant intelligemment histoire et aventure, l’auteure met en évidence une bonne connaissance de la matière (…) Il en résulte un juste équilibre entre récit initiatique et fresque historique ». C.V. Bibliothèque la Régence, Soignies: http://bibliothequelaregence.wordpress.com/tag/ella-balaert/
« Voici un nouvel ouvrage qui devrait ravir les jeunes lecteurs amoureux de récits d’aventure ou de romans initiatiques… le lecteur se découvre en même temps que le personnage. Mais il s’agit aussi de faire souffler un vent d’optimisme et d’idéaux à la fois purs et inconscients » Stéphane Cugnier, Oise-Hebdo, 25 fév. 2009
« A travers le destin de ce jeune garçon de treize ans, l’auteur nous conduit en Amérique où sévit la Guerre d’indépendance. Le récit, bien construit, est à la fois un roman d’aventures et un formidable parcours initiatique. A la trame romanesque, fondée sur la découverte faite par le jeune narrateur de la vie, dans toute sa globalité (sentiments amoureux, trahison, mort…), se superpose une réelle attention portée au détail historique… lecture intéressante… où l’Histoire est prétexte à relater le cheminement d’un personnage, ô combien attachant ». Choisir un livre (association de profs et de bibliothécaires, 2009, rédigé par COP)
« Printemps 1777. Jean vit de la pêche et de menus larcins sur le port de Bordeaux. En voulant échapper à la maréchaussée, il embarque sans le vouloir à bord d’un navire en partance. Un destin imprévu s’ouvre alors devant lui. Direction l’Amérique !( …) Jean va apprendre les vertus de la liberté et participer lui aussi à l’indépendance des nouveaux États-Unis d’Amérique. Après avoir connu la guerre et l’injustice, c’est en homme libre imprégné d’idées nouvelles qu’il regagne la France où grondent aussi les prémices de la révolte…» Anne le Meur, Actua Libria, 2009
« Un jour, vous entendrez votre jeune lecteur raconter comment La Fayette a soutenu les insurgés américains. Lorsque vous lui ferez part de votre surprise, il vous racontera l’histoire de Jean, des petits pains, de l’aventure qui l’a captivé », Pédagogies magazine, fév. mars 2009
« Aux côtés de La Fayette : En ce printemps de 1777, Jean Bellenfant, serrant deux pains volés contre lui, court sur les quais de Bordeaux pour échapper à la maréchaussée… » Historia, avril 2009, catégorie : HHH (= « passionnément aimé »)
« A travers un jeune héros attachant, le lecteur découvrira une époque haletante de découvertes et de conquêtes. » Libbylit n°86
« L’auteur constelle son récit de faits historiques réels et permet ainsi de mieux comprendre comment l’idée de liberté qui figure dans la Déclaration d’indépendance américaine, a inspiré la première Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée en France en 1789. Le chirurgien Malville qui a embauché Jean comme mousse lui explique à bord du navire : « Inaliénables, mon p’tit gars, ça veut dire que tous les hommes ont les mêmes droits et qu’on ne peut pas les leur enlever ». Ella Balaert … réussit à habiller ses personnages de notions a priori abstraites [la liberté] dont le jeune lecteur pourra faire l’expérience à travers eux. » Eléonore Lelong, Le Courrier picard, mai 2009
« Très documenté, ce roman est intéressant à la fois parce qu’il aborde des événements qui ont peu fait l’objet de récits pour la jeunesse (…) et parce qu’il fourmille de détails sur la vie maritime et dans les provinces françaises au XVIIIe (et notamment dans notre grand Sud-Ouest » Librairie Comptines, Bordeaux, février 2009
Pour en savoir plus:
- L’Hermione: Depuis juillet 1997, à Rochefort, l’association Hermione-La Fayette s’est lancée dans la reconstruction, à l’identique, de la frégate Hermione.
– Pour visiter le site du chantier, c’est ici
– Pour voir la vidéo retraçant les étapes de reconstruction de la frégate, c’est ici
– Le journal de bord du commandant de l’hermione, Latouche-tréville, a été publié aux Presses Universitaires de Rennes sous le titre Deux Voyages au temps de Louis XVI
- Présentation du livre et extrait sur le site Passion du livre
Extraits:
« Les deux garçons s’approchèrent en cachette du coin des officiers, rassemblés sur le gaillard d’arrière, et, dissimulés derrière le grand mât, ils tendirent l’oreille.
– The wouar, Monsieur, The, the. Sortez bien votre langue entre les dents : the. The americans. The insurgents.
Jean étouffa un rire. Le marquis de La Fayette tirait la langue à un individu grimaçant lui-même avec le plus grand sérieux. C’était l’heure de la leçon d’anglais. Les garçons savaient que le marquis ferait ensuite lecture d’extraits de la lettre qu’il venait d’écrire à sa femme. De fait, peu de temps après, ils entendirent déclamer : C’est de bien loin que je vous écris, mon cher cœur…Ce fut au tour dePierre de glousser dans sa manche de vareuse. Je suis…dans le plus ennuyeux des pays… La mer est si triste et nous nous attristons, je crois, mutuellement, elle et moi. Toujours le ciel, toujours l’eau, et puis le lendemain, c’est la même chose… encore cette triste plaine…[1]
– Oh là, mes gaillards, je vous y prends ! tonna soudain une grosse voix.
Le quartier –maître se tenait devant eux. C’était un géant patibulaire, dont l’ombre même faisait peur aux garçons. Il les attrapa par le col de leur chemise, un de chaque côté et les traîna sur le plancher.
– C’est-i que vous savez pas quoi faire, que je vous vois espionner comme deux malappris, ma parole ! Je vais vous en trouver, moi, du travail, si c’est que vous en manquez. Il y a le voilier, là, qui est en train de recoudre sa voile qui s’est déchirée sous le vent. Il a déjà un poinçon et une paumelle au creux de la main pour aider à pousser l’aiguille…Ben, il aurait bien besoin de quelqu’un pour lui aplatir la couture, par exemple ».
(…)
« Diable ! Pourvu qu’il soit du bon côté du canon, le jour J ! Jean attendait de faire son baptême du feu, le cœur plein de sentiments mêlés et confus. Il ne craignait pas de mourir : il était invincible. Mais il avait peur d’avoir peur, et tremblait d’impatience de jouer les héros.
Cela se passa à Brandywine, juste à côté de Philadelphie, le 10 septembre 1777. Il y avait des anglais partout autour de Jean. Il en venait du Nord, qui descendaient du Canada. Il en arrivait par le Sud et la baie de Chesapeake. Jean ne savait plus où donner de la tête. Il avait tellement imaginé ce premier combat! Avec tambours et trompettes. Drapeaux et clairons. Et au sol, l’armée ennemie, défaite, criant merci, déposant ses armes aux pieds des généraux français et de Jean lui-même.
De fait, lorsque sonna la bataille, il se jeta en avant, armé de son seul coutelas et d’une massue de bois qu’il avait ramassée en chemin. Lui qui n’était pas censé monter à l’assaut se retrouva rapidement dans les premières lignes. Il donnait des coups à droite, à gauche, et même en haut et en bas. Il ne pensait plus à sa peur, ni à la gloire des français : il ne pensait plus à rien. Il fonçait, tête baissée, en criant, qu’il y eût ou non quelqu’un en face de lui. La bataille, ce qu’il en percevait à travers un brouillard boueux et gris, lui semblait magnifique. Il n’en sentait pas les relents d’abattoir, il n’entendait pas les jurons grossiers des hommes transpercés de coups, il ne voyait pas la misère de ces hommes affalés dans la boue. Là où le soleil frappait un éclat de métal, il voyait un éclair tombé du Ciel sur l’Ennemi. Les fumées noirâtres et nauséabondes qui s’élevaient du sol sortaient à ses yeux de l’enfer.
Soudain, Jean sentit qu’un souffle, dur comme un roc, le percuta. Tudieu, ce boulet n’était pas passé loin ! Assourdi par le bruit, aveuglé par la cendre, la bouche pleine de terre et la main pleine de sang, il crut sa dernière heure arrivée. Ses jambes ne le portaient plus. Il tomba. La dernière chose qu’il aperçut, ce fut un bouton d’uniforme, dans la boue, juste sous son nez. Il n’eut pas le temps de se demander si c’était un bouton anglais ou américain : il s’évanouit.
– Alors, mon garçon, c’est aujourd’hui que je te la coupe, ta jambe ?
Allongé sur un brancard à moitié cassé, Jean reconnut la voix de Philippe Malville. Il ouvrit les yeux. Le chirurgien avait en main une scie et s’approchait de lui . »